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Pour Sacha, allaiter son enfant était une évidence, même avant sa naissance. La manière la plus naturelle de nourrir son enfant, un corps à corps intuitif. Mais l’aventure a connu bien des épreuves. Aujourd’hui, Clarence a 21 mois. Avec les belles images de June H. Photographe, Sacha nous raconte…
« Je m’appelle Sacha j’ai 30 ans, et mon mari Damien à 32 ans, on se connait depuis tous petits. Nos parents se fréquentaient et nous avions des amis en commun à l’adolescence. C’est naturellement que nous avons formé un couple à l’âge adulte et que nous nous sommes mariés l’année suivante.
Notre famille à deux, nous a suffit pendant plusieurs années, 6 ans pour être exact. Mais lors d’un voyage de 3 mois en Océanie, nous avons ressenti le besoin de l’agrandir. C’est ainsi que je suis rentrée en France enceinte, à la grande surprise de nos proches.
On s’amuse à dire que je suis tombée enceinte le jour où nous avons décidé d’avoir un enfant. C’est presque ça !
Comme beaucoup de maman j’ai été malade les 3 premiers mois et les autres je dormais énormément. J’ai eu la chance de ne pas travailler durant ma grossesse alors j’ai pu profiter de chaque instants. J’observais tout les jours mon corps qui s’adaptait à mon bébé, je passais des heures à câliner mon ventre et plus tard à le regarder bouger. Je lui parlais et lui faisais écouter la musique. J’en ai aussi profité pour me renseigner sur les bébés car j’étais novice. J’ai commencé par le basic, puis au file de mes lectures j’ai approfondi sur le développement de l’enfant, ses besoins et les pédagogies dites alternatives. J’ai beaucoup évolué durant cette période, et ma vision de l’enfant et du rôle des parents à changé.
Lorsque je suis tombée enceinte, je savais que j’allaiterais mon enfant. Je le savais depuis un cours sur le nourrisson à l’école d’aide soignante. J’avais été marqué par ces deux êtres qui s’adaptent l’un à l’autre, par le corps de la femme conçu pour porter un bébé et ensuite le nourrir . L’allaitement était pour moi, la suite logique à la grossesse.
Je n’aurai jamais imaginé allaiter aussi longtemps. Je trouvais même étrange de le faire. L’allaitement long s’est fait, pour moi, au détours de rencontres, d’événements, de lectures et du hasard.
Mon projet initial était d’allaiter jusqu’a ce que je reprenne le travail, soit 2 mois et demi, puis de tirer mon lait en espérant tirer assez pour garder une lactation suffisante sans trop y croire. Mais je sentais que mon fils avait encore besoin de moi alors je suis resté avec lui et j’ai continué d’allaiter. J’ai repris le travail quand il a eut 8 mois, je tirais mon lait quand je trouvais un moment. J’ai eu la chance que sa nounou soit une animatrice de l’association allô allaitement, elle m’a beaucoup aidé à continuer malgré la reprise du travail. J’ai travaillé seulement 3 mois car ma nounou est tombée enceinte et j’avais peu d’espoir de trouver aussi bien pour mon fils. J’ai donc pu continuer à allaiter à la demande.
La première tété de Clarence a été un succès, il a rampé jusqu’à mon sein, a ouvert grand la bouche et à aspirer mon mamelon. C’était surprenant et fascinant. Ensuite je lui proposais le sein à chaque signes d’éveils et je vérifiais qu’il déglutissait comme je l’avais appris. Mais j’ai vite été dépassée. J’avais très mal aux seins à chaque sussions, je n’arrivais pas a être à l’aise dans une position pour allaiter, on lui a découvert un frein de langue et Clarence ne prenait pas de poids. Le verdict était clair pour le personnel de l’hôpital : mon fils ne se nourrissait pas assez. J’ai essayé de tirer mon lait sans succès. Je me sentais incapable de nourrir mon enfant correctement
et je me suis laissée convaincre qu’il fallait le complémenter en lait artificiel. C’est peinée et douloureuse que j’ai donné à mon fils ces quelques seringues de lait qui l’ont fait prendre du poids nous ont permis de rentrer chez nous.
De retour à la maison ma sage femme passait tous les deux jours surveiller son poids et me donner de précieux conseils, qui, je pense, ont sauvé mon allaitement.
Clarence a passé ses 4 premiers mois presque accroché à mon sein jour et nuit. C’était éprouvant et fatiguant mais je continuais car j’avais le sentiment qu’il en avait besoin. Avec le recul je pense qu’on avait besoin tous les deux de ce temps pour trouver nos marques et démarrer un allaitement serein. Après cela, je n’avais plus mal, j’étais à l’aise d’allaiter mon fils et même un peu fière d’avoir réussi.
Je pensais être suffisamment renseigner par mes lectures mais rien ne vaut un accompagnement physique. Je n’étais pas préparé aux difficultés techniques comme les douleurs, le frein de mon fils ou sa perte de poids. Mais le plus difficile à été le manque de confiance en moi. Je me remettais en question quand on me demandait si j’étais sûre que mon fils avait suffisamment à manger, si j’avais assez de lait ou si je n’avais pas peur qu’il soit trop dépendant de moi. Quand j’ai arrêté de noter les heures et les durées des tétés, et de me poser mille questions je me sentais beaucoup mieux.
Ma famille a été surprise à l’annonce de ma décision d’allaiter. Ils ne comprenaient pas mon envie. Ils étaient inquiets et avaient des préjugés. Mais ils s’y sont intéressés et se sont vite habitués. Mon mari, lui, était ravi de ne pas avoir à se lever la nuit.
Je me suis mise plusieurs dates butoires pour l’arrêt de l’allaitement . D’abord 2 mois et demi. Puis jusqu’a ce que je reprenne le travail. Aussi je m’était dis que j’arrêterai quand il aurait des cheveux ou des dents, quand il marchera ou quand il soulèvera mon tee- shirt pour se «servir», mais je n’ai jamais eu le coeur à le sevrer. Je ne m’imagine pas allaiter un enfant qui parle mais je crois que ça va encore changer car je ne m’imagine pas non plus lui refuser de téter. Il semble que ma date butoire sera sa date butoire.
L’allaitement à tellement de bienfaits ! Pour moi ils ont été plutôt physique, J’ai perdu mes kilos de grossesse rapidement et j’ai eu mon retour de couche aux 18 mois de mon fils. La nuit, la tété m’apaisait et je me rendormais facilement.
Suite aux conseils de ma sage femme j’ai éliminé les Produits de lait de vache de mon alimentation et j’ai pu diminuer le RGO de Clarence. Il est très peu malade. Mais quand il l’est, l’allaitement est d’un grand réconfort pour nous deux. De la fièvre, une rage de dent ou une contrariété c’est naturellement qu’il demande à téter et s’apaise instantanément. Pour lui, je vois surtout des effets sur son bien-être. Je ne compte pas les tétés qui consolent et rassurent. Depuis sa naissance il pleure très peu car il se calme vite au sein.
Il y a aussi le coté pratique, je peux nourrir et désaltérer mon fils n’importe où et n’importe quand.
Vos conseils de Maman allaitante
Mon premier conseil serait de se faire conseiller. Il est important de se renseigner et de s’entourer de personnes compétentes, auprès d’associations ou de maman allaitantes qui ont un désir de transmission. Avoir observé un bébé qui tète sera d’une grande aide pour les débuts d’un allaitement. Ensuite il faut lâcher prise et se faire confiance. L’allaitement c’est à la demande, c’est parfois 5 ou 30 fois par jour, parfois c’est des grandes tétés et parfois c’est 10 secondes, il n’y a pas de normes. Il y a autant d’enfant que d’allaitement différent.
Et puis des petits conseils techniques comme avoir 1 voir 2 coussins d’allaitement, connaitre les différentes positions d’allaitement, surtout celles qui soulagent, avoir des hauts à encolure large ou un top en dessous d’un pull, soulager les mamelons avec un cataplasme lanoline/lait maternel et les engorgements avec des coussinets froids.
Photographies – June H Photographe
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Une belle histoire d’allaitement, qui transmet toute amour et complicité entre mamnt et son enfant. C’est très beau!